La Corrèze ne se dévoile pas au premier regard. Elle se mérite, comme ces chemins creux qui s’enfoncent dans les sous-bois de hêtres et de châtaigniers, ou ces villages de schistes ou de grés, porteurs d’une mémoire glorieuse, parfois tragique, mais toujours fière. Ce pays de sources, de brumes légères et de lumière franche a l’élégance des terres sans vanité, et la force tranquille de ceux qui n’ont jamais courbé l’échine.
Sur les marchés de Brive ou d’Uzerche, entre les fromages fermiers, les confits, les tartes aux noix et les pommes, la gastronomie s’expose, simple, mais entière, nourrie de savoir-faire transmis comme l’accent du pays.
Mais au détour d’un sentier, d’une place, d’un monument aux morts, un autre souffle surgit : celui d’une Corrèze profondément républicaine, forgée dans les luttes de paysans libres et d’instituteurs laïques. Terre de refuge pendant la guerre, elle a vu ses forêts devenir maquis, ses granges des imprimeries clandestines, ses villages