Alphonse de Lamartine (1790-1869) n’a pas appartenu à la franc-maçonnerie, mais il en fut proche par le cœur autant que par l’esprit. Profondément républicain, il était imprégné des valeurs humanistes d’un christianisme qu’il voulait rationnel et tourné vers la générosité sociale. Son ami et « père spirituel », l’abbé Dumont (1767 - 1832) était vicaire et membre de la loge La Parfaite Union de Mâcon où il avait été initié en 1812. Tout au long de sa vie, l’auteur des « Méditations poétiques » fut entouré d’amis francs-maçons, comme Raspail, ardent républicain comme lui.
Son Histoire des Girondins, publiée en 1844, lui fit gagner l’estime des milieux libéraux. Si bien que lors de la chute de Louis Philippe en février 1848, Lamartine siégea au gouvernement provisoire de la deuxième république dans lequel il fut ministre des Affaires étrangères. On lui doit l’adoption du drapeau tricolore et la signature de l’acte d’abolition de l’esclavage.
Toutefois, après la sanglante répression des émeutes ouvrières de juin 1848, Lamartine, réputé modéré, obtint moins de 1 % aux élections qui l’opposèrent au prince Louis-Napoléon Bonaparte.
Son existence sera ensuite marquée par de graves soucis d’argent qui l’obligeront à vendre ses propriétés du Mâconnais. L’amitié des loges lui sera alors précieuse. En 1858, la loge La Clémente Amitié de Paris lança une souscription nationale pour venir en aide au poète.
Bien moins connu que Lamartine, Mâcon vit naître un autre républicain à la forte personnalité, en la personne de Pierre Vésinier (1824-1902). Surnommé « Racine de buis », cet « enragé », révolté impénitent fut tour à tour journaliste, mécanicien, cheminot et éditeur de publications graveleuses. Farouche opposant à Napoléon III, il s’exila en Suisse où il plaida pour le rattachement de la Savoie à son pays d’accueil. Puis, tombé en disgrâce, il s’enfuit en Belgique où il fit de la prison pour « excitation à la haine et au mépris du gouvernement ». Membre de la 1re internationale, il se fâcha à peu près avec tout le monde et en fut exclu en 1868, conservant cependant l’estime de Marx pour son talent oratoire. Il fut élu membre de la commune en 1871 avant de s’exiler à Londres où il représenta une mystérieuse « loge républicaine internationale » qui n’a pas laissé de trace, bien que la qualité maçonnique de Vésinier soit donnée pour certaine par les historiens. Décrit dans un rapport de police peu flatteur comme « bossu, cheveux et sourcils châtain clair, yeux gris, nez pincé aquilin, teint bilieux, moustaches blond roux, visage osseux, pommettes saillantes, peau ridée » Vésinier bien que natif de Mâcon ne devait sans doute guère goûter les vins de son pays natal, contrairement à Lamartine qui dans un poème immortel célébra sa terre natale de Milly, aujourd’hui Milly-Lamartine, ondulation de vignes sagement ordonnées sur de douces collines que dominent au loin les roches de Solutré et de Vergisson. Les vins de Mâcon, en rouge et en blanc, sont rattachés à ceux de la Bourgogne. Le chardonnay en blanc, le pinot noir en rouge y sont les deux cépages dominants. Les vins blancs de Pouilly-Fuissé, de Saint-Véran et de Viré-Clessé y occupent une place de premier plan. Les appellations satellites du Mâconnais que sont Pouilly-Loché et Pouilly-Vinzelles, ainsi que les Mâcon-villages, présentent d’intéressants rapports qualité-prix et s’accordent parfaitement aux fromages de chèvre, andouillettes et autres spécialités de cette région généreuse.