De nombreux frères, partis de différents ports de France, ont contribué à installer la maçonnerie dans des contrées souvent à peine découvertes, créant des loges dans de nouveaux ports, initiant des marins, des commerçants, s’inscrivant dans la longue durée, créant des réseaux de fraternité, d’entraide et de liberté, contribuant à la circulation de nouvelles idées. La mer a permis de répandre la Lumière, on le mesure par exemple avec la personnalité et l’action du frère baleinier Le Tellier. C’est une évidence : la franc-maçonnerie s’est développée à l’échelle de la planète par la mer, source de vie, matrice du monde vivant. Nous sommes, comme le déclare Christian Buchet de l’Académie de Marine dans l’entretien qu’il nous a accordé, des « mériens » avant d’être des terriens. Comment la franc-maçonnerie voit-elle aujourd’hui la mer, alors qu’elle est menacée, comme l’ensemble de la planète ? Devrait-elle y réfléchir ? Cette étude ouvre des pistes, entre histoire et actualité, en ne négligeant pas l’avenir.
Voie de passage, la mer a été un carrefour d’échanges, un espace de découvertes… de richesses aussi. Là, pour les francs-maçons, le dossier se complique un peu. Ils ont été, au XVIIIe siècle et dans les décennies qui ont suivi, le reflet de leur époque, avec leurs forces et leurs faiblesses. Si les frères baleiniers du Havre ont bâti des fortunes conséquentes par la pêche, d’autres ont vécu sans état d’âme de la traite négrière, et leurs villes d’origine ont connu la prospérité. Il ne faut pas l’oublier. Ni oublier, en prenant l’exemple d