Lamennais : quand un croyant donne raison à la laïcité

 

Croyance religieuse et adhésion à la laïcité sont elles conciliables ?  Selon un préjugé trop répandu, non. Selon la vérité des notions et le témoignage de l’histoire, oui. Il faut pour mieux s’en convaincre évoquer ici des chrétiens profondément attachés à leur foi, et qui ont perçu comme une corruption de celle-ci le couplage entre religion et politique. Ce dernier permet en effet à la religion de jouir de privilèges publics et ôte à la politique sa dimension universaliste car il instaure une discrimination entre les citoyens athées et les citoyens croyants, voire entre les différentes religions. Victor Hugo, Lamennais, et plus près de nous l’Abbé Lemire qui critiquait en Décembre 1921 l’idée de tout financement public des écoles privées religieuses en rappelant que les écoles laïques sont ouvertes à tous, illustrent parfaitement la démarche laïque des croyants qui entendent dégager leur foi de toute démarche discriminatoire. 

 

Il n’est nul besoin de renier sa foi pour être laïque. En revanche, la dénonciation de l’emprise d’une religion sur la puissance publique et ses institutions est nécessaire. Prenons l’exemple de Victor Hugo. Il écrit « je viens à vous, père auquel il faut croire » et il réaffirme sa foi dans son testament, dans lequel toutefois il déclare refuser « l’oraison de toutes les Eglises ». Cette foi religieuse ne l’a pas empêché de s’exclamer en Janvier 1850, dans son célèbre discours contre la Loi Falloux qui organisait le contrôle du clergé s

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