Culture

Le maçon mystère Qui suis-je ?

Je suis né à la fin du 19e siècle d’un père juif néerlandais et d’une mère juive polonaise. Mon vrai nom est Lévi, mais mon arrière-grand-père, fruitier, adopte le nom modifié d’un des agrumes qu’il vend. Mon père, diamantaire, s’installe en France en 1873. Après de mauvais investissements dans une mine d’Afrique du Sud, il met fin à ses jours en se défenestrant. Il meurt alors que je suis âgé de cinq ans.

Je suis élève au lycée Condorcet à Paris où je fais de brillantes études. Ensuite je deviens ingénieur, diplômé de l’École polytechnique en 1900. Lors d’un voyage en Pologne, j’y trouve le symbole qui deviendra le logo bien connu de mes véhicules. Je me lance alors dans l’aventure industrielle de l’automobile. Après avoir visité l’usine Ford aux États-Unis, dont je m’inspire pour la gestion du personnel, j’acquiers des conceptions d’avant-garde pour être un patron humaniste.

Après avoir réussi en tant qu’administrateur général, à partir de 1906, à sauver une société automobile célèbre pour ses records de vitesse, je parviens à doubler sa production en dix ans. Lorsque survient la Première Guerre mondiale, avant de partir, sous les drapeaux je me marie avec la fille d’un banquier. Capitaine d’un régiment d’artillerie, je découvre les problèmes de ravitaillement de l’armée en matière de munitions. Après une expertise, je me lance dans une usine d’armements qui produit dix mille obus par jour pour approvisionner l’armée française. En 1915, je fonde à Paris une usine dans laquelle j’instaure le travail à la chaîne. Après l’Armistice, je convertis mon usine d’armement en usine automobile. En 1919, je fabrique pour la première fois en France des voitures en série et j’invente le crédit à la consommation qui favorise l’accès à la voiture à de nombreuses personnes.

En 1904, j’ai été admis à la loge La Philosophie Positive du Grand Orient de France, j’y suis passé maître en 1907. En 1908, je remplis la fonction d’Expert. Peu assidu, j’en suis parti en 1919.

Grand communicateur, je fais connaître ma production grâce à une stratégie marketing d’avant garde. Par exemple, en 1925, j’orne la tour Eiffel d’une multitude de lumières qui tracent mon nom. Je cumule l’exigence et l’innovation technologique pour parvenir à concevoir une voiture populaire qui met l’automobile à la portée de tous. Malheureusement la crise de 1929 et l’expansion démesurée et trop rapide de ma société vont m’amener à la faillite. Je transmets alors la gestion de mes usines à mon principal actionnaire. En 1934, je lance sur le marché la première voiture de série à deux roues motrices avant. Cette invention va révolutionner le marché automobile mondial. Je suis endetté de manière colossale en raison de ma passion du jeu et d’importants investissements pour perfectionner mon invention. Aussi mon succès sera-t-il insuffisant pour renflouer mon entreprise. La même année mis en liquidation judiciaire, je dois céder les parts de mes usines à mon principal actionnaire qui devient mon créancier de contrôle. Peu après avoir perdu le contrôle de ma société, je meurs d’un cancer à l’estomac, à Paris. Bien que je sois davantage doué pour l’organisation et l’innovation que pour la gestion financière, j’ai néanmoins profondément révolutionné l’univers de l’automobile en France comme en Europe. J’ai appliqué les méthodes américaines de Ford avec une importante exigence dans l’innovation technologique. L’ancien emplacement de mes usines porte maintenant mon nom ainsi qu’un quai à Paris.

Solution du « Maçon mystère » dans le prochain numéro…

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