Culture

Le maçon mystère du n°84

Je suis né à Paris dans un milieu ouvrier au début du XIXe siècle. Ma famille est de condition modeste. Mon père est camionneur. Je suis marqué par mon éducation religieuse avec une mère catholique pratiquante. 

 

Je reste croyant toute ma vie, mais je combats tous les aspects obscurantistes de l’Église catholique. À 20 ans, j’obtiens mon baccalauréat. N’étant pas parvenu à obtenir un poste d’enseignant, j’exerce divers métiers. En 1850, je me marie avec une ouvrière parisienne. Ma vie prend tout son sens avec la révolution de 1848 où l’idée du suffrage universel m’amène à m’intéresser à la politique. Mes débuts d’éducateur du peuple se concrétisent par la publication d’une brochure intitulée : Les vertus d’un républicain. J’y fait l’apologie de la solidarité, du courage et de la dignité des travailleurs. Peu après, je publie les entretiens du père Moreau et la profession de foi d’un communiste où j’expose le fonctionnement de la République. Reconnu pour un pédagogue de talent, je sillonne la France pendant 24 ans, en tant qu’animateur de l’instruction publique pour tous. Dès lors, je consacre ma vie à l’éducation et à l’instruction. Compte tenu du fort taux d’illettrisme, je pars en campagne pour la promotion des bibliothèques pour tous, pour l’instruction primaire et les Sociétés d’éducation populaire. Après 1883, je deviens sénateur de l’Aisne, et ce, jusqu’à ma mort.
Je suis initié le 2 juin 1866 à la loge La Parfaite Harmonie du Grand Orient de France, à l’orient de Mulhouse. J’y passe maître le 12 juin 1867. Par la suite, je m’affilie aux loges La Fidélité à Colmar et Les Frères réunis à Strasbourg. Alsacien d’adoption, je refuse l’annexion allemande de 1870. Cela me conduit en 1873 à m’affilier à la loge parisienne Alsace-Lorraine, dont je reste membre toute ma vie. 
En 1851, menacé d’arrestation pour mes idées politiques, je trouve refuge en Alsace. J’y entreprends une carrière de professeur de demoiselles au Petit Château. Féministe convaincu, je trouve un grand intérêt à enseigner à des jeunes filles à une époque où une infime minorité d’entre elles bénéficie d’instruction. C’est ainsi que se révèle ma vocation, je deviens professeur de demoiselles jusqu’à la fin de mes jours. Je publie de nombreux écrits pédagogiques à vocation morale et scientifique dans le souci d’instruire et d’éduquer les enfants. Convaincu que seuls des gens instruits ont la capacité de se préserver de toute tyrannie politique, je pense que grâce à la diffusion de la lecture, il sera possible d’améliorer le niveau du peuple. Je fonde des bibliothèques à l’usage de tous afin d’encourager la lecture. J’œuvre activement pour en doter chaque commune. Cette initiative originale est très bien accueillie en Alsace, au point que quatre ans après ce premier essai, il existe déjà quatre-vingt-trois bibliothèques dans le Haut-Rhin. Quelques années plus tard, la France entière est gagnée à la cause du livre populaire. J’ambitionne de provoquer en France et dans le monde un mouvement en faveur de l’enseignement du peuple. Dans la continuité de la Ligue belge, je m’efforce de promouvoir l’instruction populaire obligatoire et je fonde une Ligue française. Je milite pour la fondation de cours publics pour adultes et la réalisation d’un plan d’enseignement pour les associations ouvrières. Je veille aussi à l’ouverture d’écoles pour enfants, dans les endroits défavorisés. Promoteur du principe de la laïcité scolaire, je demande la séparation de l’Église et de l’école, afin que l’école primaire soit délivrée de toute emprise religieuse et que l’instruction soit pour tous gratuite et obligatoire pour tous. Enfant du peuple, je me dévoue jusqu’à mon dernier souffle à l’éducation du peuple et à la diffusion de la culture. En hommage à mon œuvre, il est institué un prix portant mon nom, décerné annuellement à la meilleure œuvre pour enfants dans le domaine de l’éducation. Une rue du 11e arrondissement de Paris porte mon nom.
Solution du « maçon mystère » du n° 83 :
Il s’agit de Walter Scott né à Édimbourg le 15 août 1771. Il passe à l’Orient éternel le 21 septembre 1832 à Abbotsford. Ce romancier et poète est aussi avocat puis magistrat. Ses plus célèbres romans sont Waverlay, Ivanhoé et Quentin Durward.

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