Marie François Pierre Gonthier de Biran, dit Maine de Biran

Le maçon mystère du n93 Qui suis-je ?

Ma vie s’est déroulée sur la deuxième moitié du 19e siècle et la première du 20e. Je suis natif du Doubs. Dès que la région est occupée par les Prussiens, ma famille part s’installer à Lyon. 

Mon frère et moi nous sommes diplômés de l’école industrielle de la Martinière après avoir suivi une formation scientifique en physique et en chimie. Après l’obtention du baccalauréat, je suis le cours de mathématiques spéciales au lycée de Lyon. Des problèmes de santé m’amènent à interrompre mes études. Je fais mon service militaire à Chambéry. Je quitte l’armée avec le grade de sergent. À la fin d’une formation d’officier de réserve, devenu capitaine, j’organise un service photographique pour l’état-major de Lyon. Dès l’entrée en guerre en 1914, je reprends du service en qualité de chercheur et clinicien. Je suis affecté au service de santé de l’Hôtel Dieu où je gère le service de radiographie. 
Mon père, franc-maçon convaincu, fut initié en 1865 à Besançon. Après son installation à Lyon il se fait transférer à la loge Étoile et Compas du Grand Orient de France de Lyon à laquelle il reste fidèle jusqu’à son passage à l’Orient éternel. Le 12 octobre 1881, je suis reçu franc-maçon dans la loge de mon père. Franc-maçon assidu, je reçois l’honorariat de ma loge le 22 décembre 1937. Je me marie le 31 août 1893 avec Marguerite Winckler, dont la sœur a épousé mon frère Louis la même année. Nous avons deux enfants. Notre fille décède de la grippe espagnole. Seul notre fils, devenu industriel sera le continuateur de mon œuvre et de celle de mon frère.
À 21 ans, je commence à travailler avec mon frère dans la boutique de photographie de mon père. Mes recherches me permettent de mettre au point un révélateur de photos. Peu après, mon frère et moi nous inventons le kinétographe et le kinétoscope. Je continue à faire des recherches sur les caractéristiques chimiques des développateurs. Elles m’amènent à ouvrir un laboratoire de médecine expérimentale. En 1915, je mets au point un pansement de tulle gras à base de gaze imprégnée de baume du Pérou après avoir étudié plusieurs centaines de plaies chez les blessés de guerre. Après nos efforts conjugués, mon frère et moi pour mettre au point un appareil qui sert à obtenir et réviser les épreuves chronophotographiques, je laisse à mon frère le soin de développer cette invention. À partir de 1920 je me contente d’une fonction de conseiller technique pour me consacrer complètement à la recherche médicale. Peu après, je finance les installations radiologiques et le matériel de radiothérapie d’un centre anticancéreux. Dans une étroite communauté de labeur, mon frère et moi nous déposons sous nos deux noms plus de 170 brevets d’invention, notamment la plaque photographique sèche instantanée dite Etiquette bleue grâce à laquelle nous faisons fortune. Pour ma part, scientifique dans l’âme, je mets au point plusieurs médicaments. Je suis issu d’une famille humaniste aux idées altruistes et toutes mes démarches intellectuelles et scientifiques sont imprégnées de cet idéal. Parmi mes nombreuses inventions on peut citer : une pince pour remplacer une main amputée, un enregistreur de lumière pour inscription en continu qui est l’ancêtre de l’électroencéphalogramme, un appareil à gavage, etc. Je suis l’auteur d’une soixantaine d’ouvrages et d’environ 700 publications scientifiques qui traitent de la bactériologie, de l’antisepsie, de la botanique, du cancer, de la chimiothérapie, de la cicatrisation des plaies, du tétanos, de la tuberculose, de la syphilis, des rhumatismes, de la tuberculose et aussi de la photographie. Durant la guerre, en 1941, je siège au conseil municipal de Lyon. Il me sera reproché ainsi qu’à mon frère d’avoir été décoré de la Francisque en dépit mes sentiments antinazis et de mes petits fils résistants. Je meurs au début des années cinquante dans ma ville d’adoption. Une avenue de Lyon porte mon nom associé à celui de mon frère.

Solution du maçon mystère du n° 92 : Il s’agissait de Marie François Pierre Gonthier de Biran, dit Maine de Biran né le 29 novembre 1766 à Bergerac, décédé le 20 juillet 1824 à Paris, philosophe français, auteur notamment de Influence de l’habitude sur la faculté de penser.

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