Où plus que dans une loge maçonnique, l’homme se retrouve plongé dans « une forêt de symboles », dans laquelle les paroles, les couleurs et les sons se répondent ? Parmi les auteurs français du moment, qui plus que Régis Debray a cherché à croiser histoire des religions et systèmes de signes ? Et pourtant, son œuvre vaste et profonde continue de souffrir de l’invisibilité académique et médiatique. Quelques pas à travers cette théologie sans Dieu et cette sémiologie sans jargon.
Régis Debray (1940 —) était né avec tout ce qu’on peut désirer dans le siècle (ça commence comme une vie de saint). Naissance, famille, écoles, excellents maîtres, réseaux, culture, reconnaissance : toutes les fées françaises s’étaient rassemblées autour du berceau du jeune Parisien privilégié. Il se choisit donc la destinée la plus héroïque et glorieuse que l’on pouvait envisager alors : combattant de la Révolution au service de la « libération » du Tiers-Monde. Bien reçu à Cuba parmi les commandante, ami de Fidel Castro et de Che Guevara, i