Tradition
Portrait de Valentin Haüy, estampe en aquatinte © Musée Carnavalet, Photo Paris Musée.

Franc-maçonnerie et handicap : le combat du Frère Valentin Haüy

Sans faire d’anachronisme — ce « péché irrémissible » de l’historien selon Lucien Febvre — il est tentant d’essayer de repérer dans le passé les prémisses d’enjeux devenus importants aujourd’hui. Ainsi en est-il, par exemple, de la lutte contre les discriminations liées au handicap. Depuis quelques décennies, nous sommes particulièrement sensibles à cette question. Mais, dès le XVIIIe siècle, dans le sillage des Lumières, quelques grandes âmes s’engagèrent dans cette voie. Elles ne se satisfont plus de seulement aider, au nom de la charité, les victimes des injustices de la vie. Elles veulent les préparer à prendre en main leur propre destin. Un franc-maçon militant se distingua dans ce combat d’avant-garde, le Frère Valentin Haüy. Le musée de la franc-maçonnerie conserve un rare et émouvant témoignage de son engagement maçonnique.

On a souvent avancé qu’une règle ancienne interdisait l’initiation aux boiteux, borgnes, bigleux, bègues, bougres… En fait, on ne trouve cette soi-disant « règle des 5 B » dans aucun texte maçonnique. Tout au plus les Constitutions d’Anderson de 1723 reprennent-elles un vieil article des Anciens Devoirs précisant qu’un futur apprenti : « ne doit avoir aucune Mutilation ou Défaut en son Corps qui puissent le rendre incapable d’apprendre l’Art. » (Obligations d’un franc-maçon, article IV, p. 51). Dans la franc-maçonnerie spéculative, le

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