Tradition

Noli me tangere : la Sainte-Baume et les compagnons #1

Jean-Michel Mathonière

Au fil des rubriques, nous avons vu que les traditions compagnonniques ont souvent emprunté au patrimoine symbolique et légendaire de la franc-maçonnerie, ce qui a contribué à laisser croire aux initiés comme aux profanes que les deux mouvements étaient intimement liés. Mais les compagnonnages doivent également beaucoup au christianisme populaire. Par ailleurs, la naissance du discours « historique » au XIXe siècle vient aussi interférer avec les légendes, beaucoup moins figées qu’on ne le croit, en les modifiant pour les rendre historiquement crédibles. Le sujet de la Sainte-Baume en est l’exemple même.

On sait qu’aujourd’hui encore une grande partie des compagnons se rendent « en pèlerinage » à la Sainte-Baume en Provence. Il est d’ailleurs de plus en plus fréquent de lire que sainte Marie-Madeleine, qui aurait terminé sa vie dans ce lieu, est la « Sainte-Patronne » des compagnons du Devoir. Mais qu’en est-il exactement ? Ne serions-nous pas en réalité face à un cas de « fabrication de la tradition », avec la bénédiction tacite de l’Église ?
Cette popularité est en partie due à la publicité faite par la publication par Agricol Perdiguier, en 1

La lecture des articles est réservée aux abonnés
Vous êtes déjà abonné ? Connectez-vous
Vous n’êtes pas abonné ? Abonnez-vous
Abonnez-vous et suivez toute l’actualité du magazine
Je m’abonne
Achetercet article
1,00 €

Retrouver cet article

Retrouvez également cet article sur notre magazine n° Magazine n83

Newsletter

Tenez-vous au courant de nos dernières nouvelles!