Maroc mis à part, la franc-maçonnerie au Maghreb n’existe plus aujourd’hui sous une forme structurée. Les raisons sont d’ordre politique, bien sûr. Mais, plus largement, ce rejet n’est-il pas dû à l’histoire de cette maçonnerie s’installant dans ces contrées dans les bagages de la colonisation, ne s’appuyant pas sur une histoire locale, sur un terreau local, fonctionnant selon les règles de la franc-maçonnerie « métropolitaine », reprenant pour une grande partie les débats et les thèmes venus de Paris ? Il ne s’agit pas ici de raconter en détail son histoire mais, modestement, de poser quelques jalons du XIXe au XX siècle, en s’ouvrant aussi sur la situation actuelle.
Elle évolue à l’époque de la colonisation dans le seul cadre qu’elle connaît, celui de l’universalisme maçonnique, de cette Maçonnerie née en Europe, dont elle défend et illustre les valeurs. Elle est mise en place puis se développe par… des coloniaux, des « métropolitains » : militaires dans un premier temps, fonctionnaires, commerçants, entrepreneurs, professions libérales ensuite. Ils se cooptent entre eux. Très peu de « locaux » frappent à la porte du temple au milieu du XIXe siècle. Pour l’Algérie, la loge Bélisaire, installée en 1833, n