L’émergence de la franc-maçonnerie libérale au XVIIIe siècle ne peut se comprendre sans un retour patient vers ces penseurs rebelles, hérétiques, théologiens inspirés ou alchimistes, curieux de tout et visionnaires qui, parfois bien avant les Lumières du XVIIIe siècle ont sapé les fondements d’un ordre dogmatique et autoritaire, pour ouvrir un espace de liberté, de raison et d’introspection dont nous sommes les héritiers et devons demeurer sans faiblir les vigilants gardiens.
Sous l’apparence d’un ensemble symbolique et rituélique hérité de la tradition opérative des bâtisseurs, la franc-maçonnerie spéculative s’est constituée, dès ses origines, comme un laboratoire de réflexion morale, philosophique et sociale. Elle s’est rapidement fait l’écho d’un nouvel humanisme : rationaliste sans être positiviste, spiritualiste sans dogme, universaliste sans doctrine. C’est en ce sens qu’on peut la dire « libérale » même si, sous réserve d’inventaire, des formes plus conservatrices, plus ésotériques, plus chrétiennes,