« J’ai là de quoi travailler toute mon existence. C’est le bonheur que je viens de découvrir ». Comme le suggèrent ces mots adressés à sa mère quelques jours après son arrivée à Saint-Tropez, le peintre Paul Signac, âgé de 28 ans, est sous le charme.
Cela faisait une dizaine d’années qu’il s’était engagé sur le chemin de la peinture. Sa fréquentation de Montmartre lui avait permis de rencontrer le Père Tanguy, protecteur des avant-gardes, mais aussi des artistes comme Camille Pissarro et Georges Seurat. Au cours des années 1880, Paul Signac s’inspire de l’impressionnisme en vogue pour en renouveler le vocabulaire formel. Ses toiles se couvrent alors de taches et de points laissant à l’œil du spectateur le soin de recomposer l’atmosphère colorée.
À l’âge de 28 ans donc, Signac est déjà un


