Philosophie

Le cynisme anticonformisme ou immoralisme ?

Le sens d’une philosophie subit parfois un retournement étrange. Ainsi du stoïcisme, de l’épicurisme, et du cynisme. La force d’âme du stoïcien ne peut être confondue avec la résignation passive du fatalisme. Pourtant, ce contresens est devenu courant. Le principe de plaisir épicurien n’est pas une invitation à la débauche. Pourtant le terme épicurien est appliqué aux jouisseurs qu’anime une quête effrénée de tous les plaisirs. Enfin, l’anticonformisme cynique pratiqué dans l’antiquité par Antisthène et Diogène n’est pas un immoralisme. Pourtant cynisme veut dire aujourd’hui absence de tout scrupule d’une conduite ou d’une personne. Son acception est devenue péjorative. Par quel retournement ces notions communes en viennent-elles à s’écarter ainsi des conceptions originelles ? L’histoire raisonnée du cynisme peut nous aider à y réfléchir à partir d’un exemple fort, par la philosophie qui raisonne et par la littérature qui met en scène. 

Voyons la notion de cynisme à la lumière de l’étymologie. « Cynisme » (en grec κυνισμός, kunisme) vient du mot kuon (κύων) qui veut dire « chien ». Les deux grands fondateurs de la philosophie cynique sont Antisthène et Diogène de Sinope. Pour eux, l’homme cynique entend tenir du chien (kuon) une façon d’être naturelle, en rupture avec les conventions sociales. Mener une vie de chien c’est délivrer sa conduite de convenances jugées ineptes. Cependant ce naturalisme animal ne doit pas être pris au pied de la lettre, car il repose sur un

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