Philosophie

Les clefs de l’esprit critique

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L’esprit critique n’est pas l’esprit de critique. En effet c’est tout aussi bien l’éloge que le rejet. Il en va ainsi de la critique d’art comme genre bien connu du journalisme cultivé. On y trouve l’admiration ou la détestation, qui sont des jugements de valeur, des évaluations positives ou négatives. Mais les raisons avancées pour de tels jugements relèvent quant à elles de l'analyse et de la réflexion. Et à ce moment-là c’est bien l’esprit critique en son sens plein qui est requis. L’étymologie grecque du mot critique est en l’occurrence très éclairante. Crinein signifie distinguer, trier, sélectionner. En somme, ne pas confondre.Telles sont les démarches intellectuelles qu’accomplit une réflexion exigeante dans l’approche d’un objet. L’homo sapiens n’est pas soumis passivement à la façon dont le réel se présente à lui : il l’observe et la décrypte dans un esprit analytique. Comprendre avant de juger. La formulation des points positifs et des points négatifs ne peut intervenir qu'après la mise en œuvre de ce processus de réflexion. Elle relève de l’esprit critique et de sa quête d’objectivité, à distance de tout esprit arbitraire ou partisan. L'intelligence humaine est bien une faculté de comprendre le réel en saisissant les rapports constants qui existent entre les choses, et dont la science explicite les lois. On peut appeler raison une telle capacité de distinguer de trier et de distinguer, puis de former des jugements qui ne doivent rien à la subjectivité. Une telle capacité permet aussi de distinguer l’apparence de la réalité qui se cache sous elle. Ainsi le mouvement apparent des astres semble s’organiser autour d’une terre plate et immobile, mais cette apparence est fausse. La science montre qu’elle est produite par la position relative de l’homme dans le cosmos. Telle est la leçon de Copernic puis de Galilée, opposant l’héliocentrisme au géocentrisme naïf.

L’histoire de la philosophie commence avec Socrate, même si avant lui ont existé les philosophes dits présocratiques de façon très significative. Thalès (640/562), Anaximandre (610/vers546), Pythagore (580/495), Héraclite (544/480) et Parménide (vers544/ vers 450) ont en effet précédé Socrate. Ces penseurs ont esquissé un dépassement du mythe (muthos) par une approche rationnelle (logos) comme le souligne souligne Jean Pierre Vernant dans son ouvrage intitulé Mythe et pensée chez les Grecs (Paris 1965, Editions Maspero, puis Paris 1973 Editions La Découver

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